Le choeur nord de l’église de la Vierge Drosiani à Naxos, un espace qui abrite la remarquable fresque de la Vierge Nikopoios du 7ème siècle.
Titre : Vierge Nikopoios (section)
Artiste : Inconnu
Type : Fresque
Date : 7ème siècle après J.-C.
Dimensions : Non spécifiées (fresque dans un choeur)
Matériaux : Peintures sur plâtre
Localisation : Choeur nord, Église de la Vierge Drosiani, Monastère, Naxos
Le Charme de la Vierge Nikopoios à Naxos
Naxos est une petite île des Cyclades où se trouve un monument étonnant de l’art byzantin : l’église de la Vierge Drosiani. Pas très loin de l’île principale, au voisinage du village de Moni, cette ancienne église a été en réalité initialement prévue pour le mausolée. Mais, ayant été, sans aucun doute, ordonnée par l’Empereur Justinien – celui qui a aussi ordonné la construction de la basilique Sainte-Sophie dans le vieux Constantinople, aujourd’hui Istanbul -, l’église à trois absides et à grand dôme témoigne de la puissance de l’art paléochrétien pour produire, dans ce cadre imposant, une apparition de quelque chose qui, au sens strict, n’a pas employé le terme d’art comme nous l’entendons aujourd’hui. Dans cette église, le portique à trois arcs, la nef à trois travées, et, dans le choeur, la grande fresque qui figure la très célèbre Vierge Nikopoios – un Nom qui signifie : celle qui a donné la victoire ; une figure qui remplissait le même rôle, à saveur de connaissant, que
La Panagia Nikopoios de Drosiani : Un Trésor Byzantin au Cœur de Naxos
L’église de Panagia Drosiani, un joyau de l’art paléochrétien, se trouve sur l’île de Naxos, un endroit qu’il n’est pas besoin de présenter et qui est paré de mythes et de paysages enchanteurs, typiquement cycladiques. À proximité immédiate du village de Moni, l’église renferme des fresques d’une beauté inouïe. Celles-ci livrent un récit qui commence dans l’antiquité, se poursuit au haut Moyen Âge (avec cette belle église en son sein), et finit par nous livrer un témoignage de l’art byzantin, qui se déploie en fresques, du VIIe siècle (date à laquelle l’église a été construite) à la Haute époque byzantine (XVe siècle). Fresque après fresque, on va elle, ou in extenso, rendre incontournable et notable, avec beaucoup de détails, la lecture de ce récit qui est à la fois iconographique et narratif. Et c’est pour narrer ce récit que l’on va visiter ce haut-lieu de l’art.
Composition et Détails Significatifs
- Le Christ Emmanuel: Au centre, dans la mandorle lumineuse, symbole de la gloire divine. Son nimbe crucifère, peut-être marqué de l’inscription « ΦΩΣ » (Lumière), affirme sa nature divine.
- Les Saints Anargyres Côme et Damien: De part et d’autre de la Vierge, dans des médaillons, les saints médecins guérisseurs Côme et Damien renforcent la dimension protectrice et thaumaturgique de l’icône.
- L’Inscription Dédicatoire: Au-dessus de la Vierge, une inscription en grandes lettres rappelle la piété des donateurs anonymes qui ont financé cette œuvre magnifique (« ceux qui ont dépensé et pris soin »).
Un Regard sur l’Art Byzantin du VIIe Siècle
La fresque de la Panagia Nikopoios est un exemple remarquable de la peinture murale byzantine du VIIe siècle (Wulff). Malgré les outrages du temps, la qualité du dessin, la finesse des traits et l’intensité expressive demeurent saisissantes. Se retrouver face à ce visage, c’est ressentir une connexion directe avec une foi millénaire.
Le Visage de la Vierge : Majesté et Douceur
Le visage de Marie est d’une beauté idéalisée, empreint de noblesse et de sérénité. L’ovale parfait, les immenses yeux en amande au blanc légèrement bleuté qui fixent le fidèle avec une gravité douce, le nez fin et droit, la petite bouche aux lèvres closes, tout concourt à créer une impression de dignité souveraine et de paix intérieure. La texture de l’incarnat, rendue avec une subtilité remarquable, semble presque lisse comme de l’ivoire. Le maphorion (voile) pourpre foncé, orné d’une croix au sommet, et le couvre-chef sombre qui descend bas sur le front encadrent ce visage considéré comme l’une des plus belles représentations mariales de cette époque (Χριστιανική Αρχαιολογική Εταιρεία).
Technique et Héritage Culturel
L’artiste anonyme maîtrisait à la perfection la technique de la fresque. Il utilisait des lignes claires, un chromatisme riche, et un sens inégalé de la composition pour définir les formes, élargir leurs dimensions, et assoir leurs bases en créant des effets d’ombre, voire parfois, quand il le fallait, des effets trompe-l’œil. En réglant tout cela avec un dessin concis et une articulation des lignes qui est la vraie définition du mot « fresque »—de l’italien « affresco »—et donc ne pas donner à voir une peinture en trompe-l’œil, mais bien une ouvrage d’art monumental. Cette « vision » est d’une force inégalée, sans équivalent dans la peinture d’églises du XVe siècle.
La Panagia Nikopoios de Drosiani n’est pas seulement une ancienne fresque. Elle constitue ainsi une œuvre à la fois spirituelle et artistique de l’époque byzantine. Ce témoignage vibrant de l’art et de la spiritualité byzantine a tous les atouts pour figurer parmi les modèles. Car ce qu’on pourrait appeler la courtepointe transcendantale de la fresque Panagia Nikopoios de Drosiani frappe tant par sa beauté que par sa profondeur, son âge, sa capacité à ouvrir une fenêtre sur le passé, à transmettre l’antériorité, à faire remonter à la surface des générations invisibles, celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
La Vierge Nikopoios, un chef-d’œuvre du 7ème siècle, orne le choeur nord de l’église de la Vierge Drosiani à Moni Naxos, témoignant de la riche héritage byzantin de l’île.
Conclusion
La Vierge Nikopoios de Drosiani à Naxos se dresse comme un témoin silencieux mais éloquent d’une époque lointaine, pleine de foi, de création artistique et de défis historiques. Sa figure, avec sa noblesse et son regard pénétrant, relie le passé au présent, nous invitant à un voyage dans le monde de l’art et de la spiritualité byzantins. Ce n’est pas simplement une fresque dans une église paléochrétienne ; c’est un morceau de l’âme de Naxos, un héritage inestimable qui incarne la beauté, l’histoire et la profonde religiosité de l’Égée. La visite de Drosiani et la contemplation de ce chef-d’œuvre constituent une expérience unique, un rappel du pouvoir intemporel de l’art à émouvoir, à inspirer et à relier les gens à travers le temps.
Questions Fréquemment Posées
Que représente la fresque de la Vierge Nikopoios à Drosiani Naxos ?
La fresque représente la Vierge en buste, tenant devant sa poitrine le Christ en bas âge, dans une gloire circulaire lumineuse. Ce type est appelé « Nikopoios ». De part et d’autre de la Vierge, dans des médaillons circulaires plus petits, sont représentés les Saints Cosmas et Damian. La représentation domine le choeur nord de l’église de la Vierge Drosiani à Naxos.
Quelle est la date et l’importance de la Vierge Nikopoios de Naxos ?
La fresque de la Vierge Nikopoios à Drosiani de Naxos date du 7ème siècle après J.-C. C’est l’un des exemples les plus importants et les plus anciens de peinture monumentale byzantine en Grèce. Son importance réside dans sa qualité artistique, son ancienneté et son lien avec le type iconographique important de la Nikopoios, qui est associé à la protection et à la victoire.
Où se trouve exactement la fresque de la Vierge Nikopoios à Naxos ?
Cette fresque spécifique de la Vierge Nikopoios se trouve à l’intérieur de l’église paléochrétienne de la Vierge Drosiani. Cette église est située près du village de Moni, dans la Naxos montagneuse. La fresque orne le quart de sphère du choeur nord de l’église principale, constituant l’un des points d’intérêt centraux pour les visiteurs du monument.
Quelles sont les principales caractéristiques de l’art de la Vierge Nikopoios à Drosiani ?
L’art de la Vierge Nikopoios à Naxos se caractérise par un design impeccable, de grands yeux expressifs de la Théotokos, l’élégance et la dignité de sa forme. Il utilise des lignes nettes et des couleurs vives, comme le pourpre profond. La technique montre un haut niveau de compétence artistique, typique de la bonne peinture byzantine du 7ème siècle.
Pourquoi cette Vierge de Naxos est-elle appelée « Nikopoios » ?
Le nom « Nikopoios » (celle qui apporte la victoire) est attribué à ce type iconographique où la Vierge tient le Christ de face devant elle. Ce type a historiquement été associé à la protection de Constantinople et de l’Empire Byzantin. La Vierge Nikopoios de Naxos suit ce modèle, symbolisant la protection divine et la force de la foi.
Bibliographie
- Bulletin Archéologique. Bulletin Archéologique – Volume 60. 2005.
- Chatzēdakēs, Manolēs. Naxos. Melissa, 1989.
- Société Archéologique Chrétienne (Athènes, Grèce). Bulletin de la Société Archéologique Chrétienne – Volume 21. Athènes : Société Archéologique Chrétienne, 2000.
- Théologie: périodique scientifique publié tous les trimestres. 1991.
- Wulff, Oskar. Art chrétien ancien et byzantin. Akademische Verlagsgesellschaft Athenaion, 1916.